j’ai une histoire dingue à te raconter, mais vraiment. Accroche-toi bien, parce que je te jure que c’est vrai. C’était un soir d’été, quelque part vers la mi-juillet. Il devait être autour de 22h30, peut-être 23h, je ne sais plus exactement, mais il faisait encore bien chaud pour un soir.
J’étais chez mes grands-parents, en vacances dans le sud, un petit village paumé entre les montagnes et les champs de lavande. Autant te dire qu’on n’était pas dérangé par les lumières de la ville, ça rendait le ciel encore plus clair. Les étoiles, tu pouvais presque les toucher, tellement elles étaient brillantes.
Je me souviens parfaitement que ce soir-là, je n’arrivais pas à dormir. La chaleur, sûrement. Du coup, j’avais pris ma petite chaise en plastique et je m’étais installée dehors, dans le jardin.
C’était tranquille, y’avait juste le bruit des grillons, l’odeur des herbes sèches, et ce silence pesant qu’on trouve qu’à la campagne. J’avais levé les yeux au ciel, comme souvent. J’adore regarder les étoiles, ça me fascine toujours. Sauf que ce soir-là, il y avait quelque chose de différent, quelque chose qui clochait.
D’abord, j’ai remarqué une lumière qui bougeait lentement, très lentement. Au début, je me suis dit :
« Bah, c’est un avion ou un satellite, tranquille. »
Sauf que ça n’avait rien à voir avec ça. La lumière était trop brillante pour être un satellite, et surtout elle ne clignotait pas comme un avion. Elle était juste là, posée dans le ciel, comme figée. Mais ce qui m’a fait tiquer, c’est que cette lumière, elle changeait de couleur. Elle passait du blanc au rouge, puis au bleu, et parfois, y’avait même du vert. Là, mon cerveau a commencé à s’emballer :
« Ok, c’est pas un avion, c’est pas un satellite. Mais alors c’est quoi ce truc ?! »
Je ne dis rien pendant quelques minutes, je reste là, clouée sur ma chaise, à observer cette espèce d’ovni, parce que oui, à ce moment-là, j’étais quasi certaine que c’était ça. Le truc restait là, à bouger doucement, mais d’un coup, il s’est mis à accélérer. Un vrai bolide.
Il est parti d’un côté, puis de l’autre, comme s’il traçait des lignes invisibles dans le ciel. Le plus flippant, c’est qu’il n’y avait aucun bruit. Rien. Nada. Juste cette lumière qui dansait dans le ciel, silencieuse. J’étais paralysée.
Puis, sans prévenir, cette lumière s’est arrêtée net. Et là, boum ! Elle a disparu, mais pas comme un truc qui s’éteint doucement, hein. Non, elle a carrément disparu en un claquement de doigt. Un coup elle était là, et le coup d’après, plus rien. Comme si elle n’avait jamais existé. Là, je t’avoue que j’ai eu un gros frisson dans le dos.
J’étais seule, dans ce jardin, entourée de champs vides, et je me suis sentie minuscule, toute petite. Je ne savais pas quoi faire, qui appeler, je n’avais même pas mon téléphone sur moi. Qui aurait cru à ça, de toute façon ? J’allais pas réveiller mes grands-parents pour leur dire que j’avais vu un ovni, ils m’auraient prise pour une folle.
Alors je suis restée là, quelques minutes, à scruter le ciel, espérant que ça revienne, mais rien. Le silence avait repris ses droits. J’ai attendu encore un peu, au cas où, mais le show était terminé. Je suis rentrée dans la maison sur la pointe des pieds, comme si je craignais que quelque chose ou quelqu’un me suive. Je te dis pas comme j’ai galéré à m’endormir après ça. Mon cerveau tournait à mille à l’heure.
Le lendemain matin, je me suis levée avec la ferme intention d’en parler à ma grand-mère. Je me suis dit que peut-être, elle aussi avait vu quelque chose, ou qu’il y avait une explication logique. Mais avant que j’ouvre la bouche, elle m’a dit quelque chose qui m’a fait frissonner. Elle m’a dit, de son air tranquille habituel :
« Dis donc, t’étais dehors tard hier soir, non ? T’as vu cette lumière bizarre toi aussi ? »
Quand ma grand-mère m’a dit ça, je suis restée bouche bée. Alors comme ça, elle avait vu la même chose que moi ? J’ai lâché ma tasse de café sur la table, un peu tremblante, et je lui ai demandé : « Attends Mamie, tu parles de quelle lumière ? » Elle a haussé les épaules, tout en gardant son air un peu mystérieux, comme si c’était quelque chose de tout à fait normal. « Bah, cette lumière, là, dans le ciel. Ça clignotait dans tous les sens, non ? On aurait dit que ça jouait à cache-cache. »
Là, j’étais à deux doigts de m’évanouir. Non seulement j’avais bien vu ce que je pensais avoir vu, mais en plus, ma grand-mère, celle qui est toujours super pragmatique et terre-à-terre, elle venait de valider que c’était bien réel. Alors évidemment, je me suis jetée dans les détails. Je lui ai tout raconté, du début à la fin. Le changement de couleurs, les mouvements bizarres, la disparition soudaine. Elle m’écoutait en silence, sans jamais montrer le moindre signe de panique. Quand j’ai fini, elle m’a simplement dit : « Oh tu sais, ce n’est pas la première fois que je vois ça ici. Il se passe des choses dans le ciel depuis toujours. »
Là, je t’avoue que mon cerveau a fait une sorte de court-circuit. Comment ça, pas la première fois ?! J’ai insisté, je lui ai demandé d’expliquer. Et là, elle a commencé à me raconter des trucs assez dingues. Apparemment, dans ce coin reculé, les gens avaient vu des phénomènes étranges depuis des décennies.
Elle m’a même dit qu’un soir, il y a longtemps, elle et mon grand-père avaient vu un objet triangulaire, beaucoup plus gros que ce que j’avais vu, qui survolait les champs sans un bruit. À l’époque, elle n’avait pas vraiment cherché à comprendre, elle avait juste pensé que c’était un genre de prototype militaire, vu qu’on n’est pas si loin d’une base aérienne.
Mais plus elle parlait, plus je comprenais que c’était quelque chose qui dépassait largement les avions militaires. Ça n’avait pas de sens. Aucun son, des mouvements rapides et imprévisibles, des lumières qui n’ont rien à voir avec les feux de signalisation des avions ou des hélicoptères. Elle m’a dit que c’était devenu presque normal pour elle. Comme si ça faisait partie du décor. Et là, je me suis dit :
« Mais attends, c’est quoi ce village où personne ne trouve ça anormal ?! »
Évidemment, avec cette révélation, je ne pouvais pas m’arrêter là. J’ai passé le reste de la journée à creuser. Je suis allée au petit café du village, là où tout le monde se retrouve. J’ai posé des questions, discrètement, histoire de ne pas passer pour une folle. Et devine quoi ? Ils en parlaient comme si c’était le quotidien. Pas tout le monde, hein.
Y’avait des sceptiques, bien sûr. Mais il y avait ce petit groupe de vieux du coin, assis sous le tilleul, qui racontaient des histoires de lumières étranges et de phénomènes inexpliqués depuis des années. « Ah ça, les lumières, on les voit surtout l’été, quand le ciel est bien dégagé », m’a dit l’un d’eux, tout en sirotant son pastis. C’était à la fois fascinant et flippant.
Je suis rentrée chez mes grands-parents avec un mélange de curiosité et d’incrédulité. Je ne savais plus quoi penser. Avais-je réellement vu un ovni, ou était-ce un phénomène qu’on pourrait expliquer, mais que personne ne connaissait vraiment ?
En tout cas, ça a changé ma façon de voir le ciel. Maintenant, chaque fois que je lève les yeux la nuit, j’ai cette petite pensée qui traîne dans ma tête : « Et si, cette fois encore, quelque chose venait me saluer depuis là-haut ? »
Depuis ce fameux soir, je n’ai pas revu de lumière bizarre comme celle-là. Mais je te jure que l’image est encore gravée dans ma mémoire. Le silence, les mouvements rapides et l’énorme mystère qui plane toujours autour de cette histoire. Certains diront que c’était peut-être un drone, d’autres parleront d’illusion. Mais pour moi, ce que j’ai vu ce soir-là, c’était plus que ça.
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